Rechercher dans ma chambre

vendredi, janvier 20, 2012

Mon année 2011


Je passe le plus clair de mon temps dans ma chambre, au lit. Ce qui facilite beaucoup mon bilan de l’année 2011, et simplifie de même les résolutions pour 2012. Mais, comme je suis aussi, par nature, plutôt lent, peu empressé, du côté des vaches plutôt que de celui du train qui passe, ce n’est qu’aujourd’hui que je me suis mis à la tâche d’informer le monde des hauts faits ayant marqué la dernière année écoulée.

Le premier événement est en fait un non-événement : je n’ai pas attrapé le rhume, ou, si l’on préfère, aucun rhume ne m’a attrapé. L’année 2010 avait à cet égard été particulièrement difficile, physiquement, psychologiquement et financièrement. Au point qu’en janvier passé, j’abordais l’année à venir en ces termes :
Devant moi, 2011 qui s’allonge, s’allonge, s’allonge...
En fin de compte, elle ne s’est pas allongée du tout. Même qu’elle a été plutôt expéditive, cette année 2011.

Surtout l’été. Un clignement d’yeux sous le soleil. En juin, je suis allé à la petite boutique informatique, à dix minutes en fauteuil de chez moi, acheter une bonbonne d’air comprimé. C’est mon deuxième événement. Le voyage -- c’en fut un -- m’a pris le double de temps, parce que je devais constamment m’arrêter pour reposer mon bras droit, avec lequel je conduis le fauteuil. Une chaleur torride, cette journée-là. Alors je faisais tout l’effort dont j'étais capable pour que mon bras ne lâche pas avant le point d’ombre suivant. Lors d’une halte involontaire, coin Dufresne et Sainte-Catherine, un type est passé en trombe près de moi. Il était complètement affaissé dans son fauteuil roulant, presque renversé sur le dos, un pied en l’air comme s’il venait de glisser sur une pelure de banane, l’autre sur l’appui-pied pour conduire. À dix mètres de moi, il y avait un arbre. Le type fonçait droit dessus, comme un kamikaze. Mais, à la dernière seconde, il rectifie sa trajectoire et relance sans course effrénée. Plus loin, une femme s’en vient vers nous. Une cible parfaite. Surtout qu’elle ne semble pas inquiétée du tout par le type... qui l’a finalement évitée de justesse. J’ai alors pensé : ces deux-là se sont déjà croisés, aucun doute. Des gens du quartier.

J’aimerais aussi, parfois, être de mon quartier.

Le troisième événement est un vrai événement. Enfin ! Un matin d’août, douleur insupportable au bas du dos. Appel au 911, urgence de l’hôpital Saint-Luc. Diagnostic : pierre au rein. Un long mois et demie à me demander quand allait enfin cessé ces maudites crises de douleur .

Le quatrième événement serait mieux décrit par le mot avènement. Quelque chose comme l’avènement de l’ère du livre numérique. L'automne passé, en particulier durant les Fêtes, l’offre a littéralement explosé. Format EPUB, que je déteste, et format PDF, rigoureusement identique à la version imprimée. De grands auteurs, comme ce Laferrière que je voulais lire depuis longtemps. L’Énigme du retour, pour 12 $ ! Je me suis remis à lire ; la seule chose, à vrai dire, que j’ai jamais su faire. Avec une énergie que je ne croyais plus possible.

Comme si je reprenais le train et que les vaches me regardaient passer..

7 commentaires:

Sylvie a dit...

Un bijou de billet que voilà. Une perle. Le plus beau bilan d'année que j'ai lu. Il mérite l'or.

Euh ... bon, j'imagine que tu comprends mon point. ;)

La morale ne serait-elle pas qu'il faut se méfier de tout pessimisme ? Pourquoi les prochains mois ne regorgeraient-ils pas de bonnes surprises, de petits bonheurs importants, de vie, finalement ? Peu importe sa forme.

Allez, je t'en souhaite une autre à ta mesure, ce qui n'est pas peu dire, n'est-ce pas ? MDR

Sylvie a dit...

Et puis, j'y pense, je te passe une commande pour 2012 : écris plus souvent. J'aimerais tellement ça et je ne serais pas la seule. ;)

Luc Séguin a dit...

@Sylvie Si je suis bien dans ce train-là, le petit train-train de la vie, c'est pour y rester. Lire le plus possible. Alimenter, oui, ce blogue, mais par petites bouchées.

Merci de tes chaleureux commentaires.

XX

Irène a dit...

Luc quel plaisir de te lire et en même temps je suis parfois touchéé droit au coeur comme lorsque tu dis que tu aimerais parfois faire partie du quartier. Il y a tout un univers dans cette phrase.
Mais je sais aussi que tu sais si bien goûter au petits plaisir du quotidien"ton quotidien"
Tu es un être merveilleux et je t'aime
Sylvie a raison, écritplus souvent. Tu as une façon unique de dire les choses. xx Irène

Luc Séguin a dit...

@Irène Je lis plus, alors évidemment ça me donne le goût d'écrire un peu de temps en temps.

Merci grande soeur adorée de ton commentaire.

XX

Anonyme a dit...

Ah ! Cher BF ! Je suis entièrement d'accord avec mes consoeurs pré-citées ,ça serait plaisant de te lire plus souvent... mais je comprends très bien ton rythme ... étant un homme et lentslow de surcroît dur dur de faire 2 choses à la fois : ou tu lis ou tu écris... Mais je dois dire qu'à chacun de tes récits y'a toujours un p'tit qque chose qui me laisse perplexe, qui me fait réfléchir sur ta vie et sua la mienne . Une façon de dire qu'ainsi sans le savoir tu nous fait apprécier ce que l'on a et aussi passé outre nos petits bobos. La troisième chose que j'ai hâte que tu reprenne...bensur le scrab !!!;-) Me suis rendu jusqu'à 1494 et t'as même pas vu ça !!!!
Je t'aime bien et j'attends le prochain billet . Hélène

Luc Séguin a dit...

@Anonyme Chère Tinélène, je tiens d'abord à te féliciter pour ton prix Nobel 2011 du ragoût de boulettes. Ce succès n'est pas étranger à mon petit bonheur du temps des Fêtes. Pour ce qui est du Scrabble, eh bien tu me connais, ça me vient par bourrées. Présentement la lecture m'emmène là où le divertissement ne me permet pas d'aller, quelque part loin en moi, à la source des rêves, là où s'opère la jonction avec le monde extérieur.

XX