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lundi, octobre 06, 2008

Mille milliards... !

L'éditeur Steve Forbes, qui publie chaque année le palmarès des plus grandes fortunes de la planète, affirmait en entrevue, début octobre, que la crise des subprimes n'avait, somme toute, jusqu'à présent, pas été si coûteuse.

Il compare ce que le gouvernement Bush a dû injecter dans l'économie, 1200 milliards de dollars, aux actifs financiers nets des Américains qui totalisent, tenez-vous bien, 30 000 milliards de dollars ! À quoi s'ajoutent les 20 000 milliards d'actifs non financiers, comme les maisons et les automobiles. (1)

50 000 milliards de dollars, donc... Que pour les États-Unis. Ajoutons maintenant l'Europe, le Japon, les grandes fortunes dans les pays dits émergents, les monarchies pétrolières...

Des centaines de milliers de milliards de dollars.

Et dire que le Programme alimentaire mondial (PAM) a toutes les difficultés à obtenir une fraction d'un seul petit milliard, qu'il doit réitérer sans cesse ses appels d'urgence en faveur des plus démunis, et que lorsqu'elle arrive enfin, cette petite fraction d'un milliard, elle est le plus souvent « liée ». Le PAM est en effet obligé de retourner, en quelque sorte, les sommes reçues en achetant ses approvisionnements auprès des pays donateurs, ce qui accroît le coût de ses interventions et en diminue l'efficacité. Le Canada a d'ailleurs promis de mettre fin à sa politique d'« aide liée »... en 2012.

Mais le plus souvent, ce n'est pas ce scénario qui prévaut. Le plus souvent, le scénario, c'est qu'il n'y a pas d'aide du tout. Devant les caméras et les médias du monde entier, les chefs d'État, affectant un air grave et soucieux, promettent des milliards de plus en aide au développement, milliards qui ne viennent jamais. La commission Africa Progress Panel, mise sur pied pour suivre la concrétisation des promesses faites lors du sommet du G8 en 2005 en Écosse, écrit que les pays riches sont à 40 milliards de dollars en deçà de leurs engagements. (2)

Pire encore, ces riches pays donateurs qui donnent si peu, ressentent maintenant une certaine « lassitude », devant le peu de progrès observé sur le terrain, et dans un contexte de crise financière mondiale.

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(1) Lévesque, Claude. « Steve Forbes croit que la crise financière n'aurait pas dû atteindre de telles proportions ». Le Devoir [En ligne] (Jeudi 2 octobre 2008) (Page consultée le 6 octobre 2008)

(2) Reuters. « Les pays riches n'ont pas tenu les promesses qu'ils avaient faites à l'Afrique ». Le Devoir [En ligne] (Mardi 17 juin 2008) (Page consultée le 6 octobre 2008)

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