« On croit souvent que les banques prêtent l'argent que les déposants leur ont confié. Mais pas du tout. En fait, les banques créent l'argent qu'elles prêtent. Pas à partir de leurs bénéfices, ni à partir de l'argent déposé, mais directement à partir des promesses de remboursement faites par les emprunteurs. »
Tel est le propos initial de ce documentaire animé de Paul Grignon, L'Argent-dette (Money as Debt) qui pose cette question fondamentale : d'où vient l'argent ?
Prenez le temps de le visionner. Votre perception de la crise financière actuelle en sera certainement éclairée. Notamment, vous comprendrez pourquoi la crise actuelle est appelée crise du « crédit » ; pourquoi les gouvernements veulent éviter que les gens cessent de consommer, c'est-à-dire de s'endetter ; et pourquoi ces mêmes gouvernements veulent également éviter à tout prix que les gens se précipitent à leurs banques pour retirer leur argent.
Plus fondamentalement, c'est tout le système monétaire actuel -- dit « système de réserves fractionnelles » soutenues par des banques centrales -- qui est ici mis en cause, nommément la mainmise des banques privées sur une organisation de la société basée sur l'expansion illimitée du crédit.
Ce vidéo est hébergé sur le site vimeo.
Ci-dessous, quelques extraits :
« le crédit créé par une banque privée est légalement convertible en devises fiduciaires émises par le gouvernement comme les dollars, les euros, Les devises fiduciaires sont des devises créées par un décret gouvernemental. »
« Le montant total d'argent qu'il est possible de créer n'a qu'une seule limite réelle : le montant total de la dette. »
« Les gouvernements placent une limite légale sur la création d'argent fictif en imposant des règles sur les obligations de réserves fractionnelles, mais ces obligations sont fondamentalement arbitraires. Elles varient d'un pays à un autre, d'une époque à une autre. Longtemps, il a été commun d'exiger que les banques aient au moins un dollar en or en réserve pour garantir dix dollars d'argent-dette. Aujourd'hui, les ratio de réserves minimales ne s'appliquent plus du tout au rapport entre argent nouvellement créé et or en dépôt, elles [sic] s'appliquent uniquement au rapport entre argent nouvellement créé et argent existant. Aujourd'hui, les réserves d'une banque sont faites de deux choses : le montant en devises bien réelles qu'elle a déposé à la banque centrale et le montant total de son argent-dette. »
« En résumé, la réserve initiale d'un peu plus de mille cent onze dollars [1111,12] à la banque centrale permet de récolter des intérêts sur des sommes allant jusqu'à 100 000 dollars, que la banque [le système bancaire] n'a jamais eus. »
« En quelques décennies, à cause du lobbying féroces des banques, les obligations de réserves ont quasiment disparu dans plusieurs pays »
« l'argent créé par le gouvernement représente en général moins de 5 % de l'argent en circulation »
« dans le monde artificiel de l'argent, la simple promesse faite par une banque de vous prêter de l'argent est considérée comme de l'argent véritable »
« Est-ce que vous vous êtes déjà demandé comment tout le monde -- les gouvernements, les entreprises, les familles – peut être endetté en même temps et pour des sommes aussi colossales ? Est-ce que vous vous êtes demandé comment il peut y avoir tant d'argent à emprunter ? »
« Sans dettes, il n'y aurait pas d'argent du tout. »
« Il faut bien souligner que les banquiers créent uniquement le montant du principal ; ils ne créent pas l'argent qui sert à payer les intérêts. Alors, d'où vient cet argent ? Le seul endroit où les emprunteurs peuvent obtenir de l'argent pour payer les intérêts est l'ensemble des fonds de l'économie générale. Mais presque tous ces fonds ont été créés de la même façon, à partir de crédits bancaires. Donc partout, il y a des emprunteurs qui se trouvent dans la même situation : ils cherchent désespérément l'argent pour rembourser le principal et les intérêts dans une réserve globale d'argent qui ne contient que le principal. Il est tout à fait impossible pour tout le monde de payer le principal plus les intérêts car l'argent des intérêts n'existe pas. [...] Le grand problème, c'est que pour les emprunts à court [sic] terme, comme les hypothèques et les emprunts gouvernementaux, où les intérêts dépassent de loin le principal, les risques de saisies, et donc les dangers pour l'économie, sont très grands. À moins de créer beaucoup d'argent pour payer les intérêts. Pour que la société continue de fonctionner, le taux des saisies doit rester bas. De plus en plus de nouvelles dettes doivent être créées pour trouver l'argent qui servira à payer les dettes précédentes. Alors bien sûr, la dette totale augmente, et les intérêts aussi, ce qui cause une escalade exponentielle de l'endettement. Seul le temps qui sépare la création des nouveaux emprunts et leur remboursement empêche le manque d'argent global de mettre le système en faillite. »
« Comment un système monétaire fondé sur l'accélération perpétuelle de la croissance peut-il servir à construire une économie durable ? »
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