« Pendant une campagne électorale, la fonction publique est au neutre. Après ça, une fois l'élection passée, il faut constituer le conseil des ministres, il faut commencer à préparer la nouvelle session. Ça, ça veut dire que pendant trois mois, à toutes fins pratiques, tout est arrêté. »
Ce commentaire que Jacques Parizeau a livré à Tout le monde en parle est limpide et sans appel : non seulement la présente campagne électorale est inutile, elle est nuisible. Nuisible parce que le temps presse, la crise s'aggrave de jour en jour. Sur Cyberpresse on peut lire aujourd'hui ce mot d'ordre d'Obama : « Il faut agir tout de suite ».
Que fait Charest ? Il lance sa stratégie de réélection majoritaire. Son slogan est une fumisterie : « L'économie d'abord ». Si ce n'est pas être cynique...
Parizeau critique également un autre élément de la réponse du PLQ à la crise actuelle : « Les banques sont en train de restreindre le crédit au petites entreprises, aux moyennes entreprises en particulier. Ça, ça risque de faire pas mal de chômage. On a créé au Québec un instrument qui s'appelle Investissement Québec, qui a exactement ce qu'il faut pour aider à cette situation-là, c'est-à-dire des garanties à des entreprises. Qu'est-ce qu'il devrait faire le gouvernement à l'heure actuelle ? Aller voir le président d'Investissement Québec pis leur dire : ouvrez le robinet, donnez plus de garanties. Dans le programme de Mme Forget [présidente du Conseil du Trésor], là, le document économique qu'elle a sortie, c'est pas ça qu'on fait. On dit : on va créer un nouveau programme... C'est pas comme ça qu'on gère. Y'a une urgence. On se grouille ! »
Mais créer un programme est beaucoup plus rentable, du point de vue de l'image politique, que donner de simples consignes à des fonctionnaires. Parizeau, grand serviteur de l'État, n'a jamais été un grand politicien, au contraire de Charest, politicien habile, mais piètre serviteur de l'État. Ce sens du service de l'État dont est dépourvu Charest est d'ailleurs ce qui le distingue le plus des chefs péquistes comme Lévesques, Landry, aussi bien que des chefs libéraux comme Lesage et Bourassa.
Mais les électeurs ne semblent guère se soucier de ce manquement à l'éthique politique de leur premier ministre. Non sans conséquences.
J'y reviendrai.
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