Rechercher dans ma chambre

samedi, septembre 27, 2008

À n'y rien comprendre

Deux articles publiés hier et aujourd'hui me laissent quelque peu confus. L'un, de Louis-Gilles Francoeur, rend compte de données divulguées par le Carbon Disclosure Project (CDP). Ces données, fournies par 385 des 500 plus grandes entreprises dans le monde de manière volontaire, sans vérifications indépendantes, coincident étrangement avec d'autres données recueillies sur une base beaucoup plus large par des spécialistes associés à l'ONU et publiées dans le Global Carbon Budget (GCB).

Voici ce qu'écrit Francoeur :

« Le taux d'accroissement des émissions anthropiques [de GES], qui était de 0,9 % par année entre 1990 et 1999, est en effet passé, entre 2000 et 2007, à 3,5 % par année ». (1)

Voici les données du GCB, telles que rapportées dans Vision durable :

« La croissance annuelle des émissions était de 0,9 % entre 1990 et 1999, mais elle est passée à 3,5 % pour la période 2000 à 2007. Les émissions mondiales sont maintenant 38 % plus élevées qu’elles ne l’étaient en 1990, l’année de référence du Protocole de Kyoto ». (2)

Cette coïncidence est pour le moins suspecte. Il est à se demander si Francoeur ne s'est pas trompé quelque part. Son article fait mention de 1,5 gigatone de GES émis par la déforestation, qui n'est pourtant pas abordée dans le rapport 2008 du CDP.

En outre, comment des données identiques peuvent-elles exprimer des tendances aussi contradictoires ? Chez Francoeur :

« En effet, l'augmentation globale constatée par le regroupement des multinationales s'accompagne d'une nette réduction de l'intensité des émissions, ce qui veut dire qu'on produit des biens et services aujourd'hui avec moins de carbone. Mais comme les activités et la production des biens se multiplient, le total des GES augmente en chiffres absolus. Ainsi, en 1970, on utilisait 0,35 kg de carbone par dollar de PNB, alors qu'aujourd'hui on utilise 0,20 kg de carbone pour le même produit économique ».

Dans Vision durable :

« Environ 17 % de la hausse des émissions serait imputable au recul de l’' efficacité-carbone ' de l’économie, c’est-à-dire qu’il faut émettre aujourd’hui plus de GES pour obtenir un dollar de PIB qu’en 2000 ».

À n'y rien comprendre.

__________

(1) Francoeur, Louis Gilles. « Gaz à effet de serre - Les émissions dépassent les prévisions les plus pessimistes, selon des multinationales ». Le Devoir [En ligne]. (Samedi 27 et dimanche 28 septembre 2008) (Page consultée le 27 septembre 2008)

(2) Beauchamp, Alexis. « La croissance des GES dépasse les prévisions les plus pessimistes ». Vision durable [En ligne]. (Vendredi 26 septembre 2008) (Page consultée le 27 septembre 2008)

Aucun commentaire: